
Pourquoi faire écrire les publics ?
Cette présentation est extraite d’une note que je mets à disposition des structures souhaitant organiser des ateliers. Elle est disponible sur demande, dans son intégralité.
Tout autant que le sport est bon pour la santé, vide la tête et défoule ; la pratique de l’écriture apporte du plaisir, permet de se libérer et de renouer avec un goût des mots perdu ou abandonné, voire parfois jamais vraiment exploré. Il est difficile de comprendre ce qu’apporte un atelier d’écriture, sans avoir soi-même testé cette pratique.
L’expérience de l’atelier change le rapport que les personnes ont avec l’écriture. Écrire en atelier est un engagement. Qu’on prend au fil des séances envers soi-même, sans s’en rendre compte. Ce qui, la première fois qu’on « poussait la porte » était motivé par de la simple curiosité, devient une démarche, un cheminement personnel. J’ai coutume de dire qu’on ne sort pas indemne d’un atelier d’écriture. Quelque chose s’y passe. D’impalpable. On sort de la séance en étant plus tout à fait la même personne. Pour des populations plus démunies ou en difficulté, les ateliers apportent du sens, replacent les personnes au cœur d’un projet, permettent de conscientiser une page qui se tourne et la nouvelle qui s’amorce.
Tout le monde ne vient pas en atelier pour les mêmes motivations. Certains aiment entendre les textes des autres et communiquer avec le groupe. D’autres veulent trouver du plaisir dans l’écriture, être créatifs. D’autres ont besoin de se décharger d’émotions ou de chagrins. Et puis il y a ceux qui aimeraient améliorer leur plume dans l’optique de mener un vrai projet littéraire… Si chacun trouve dans l’atelier un bienfait différent et correspondant à des attentes bien personnelles, tous auront en commun d’aller à la rencontre de leur propre écriture. Ils seront surpris aussi de se rencontrer eux-mêmes. L’écriture est véritablement bienfaitrice. Et pour cela, elle devrait être à la portée de tous.

Partager les bienfaits de l’écriture
Je suis entrée en écriture il y a plus de dix ans. L’écriture me procure un sentiment de liberté aussi fort que celui de descendre une côte à vélo en roues libres, sans peur aucune. Tout est possible par l’écriture. On peut tout dire, sous toutes les formes possibles, avec une infinité de combinaison de mots. Je ne serai jamais plus libre qu’en écrivant. J’écris moi-même dans un groupe d’atelier d’écriture, ce qui m’a permis à la fois de trouver beaucoup de bonheur dans cette pratique mais aussi de trouver mon écriture, celle que je tente de déployer dans les projets de livres que j’entreprends. Ce chemin que j’ai eu la chance de prendre, j’aimerais à présent en indiquer la voie à d’autres personnes. Formée à l’animation d’atelier d’écriture, je souhaite pouvoir partager à tous les bienfaits de l’écriture.
Se réconcilier avec l’écriture
Animer des ateliers d’écriture c’est proposer au public, quel qu’il soit, de se réconcilier avec l’écriture, pour trouver dans la pratique du plaisir, de l’épanouissement personnel et peut-être d’aller à la rencontre de sa propre écriture. Atteindre ces objectifs avec un groupe n’est pas un processus rapide. Une étape délicate est aussi à prendre en compte (et pas la moindre). Celle de parvenir à faire venir des personnes aux premières séances. Car lorsqu’on invite une personne et en particulier un adulte à écrire, on se heurte aux mêmes réponses : « je ne sais pas faire », « je ne suis pas capable », « je n’ai aucune imagination », « ce n’est pas pour moi »…
Un véritable malaise existe. Une blessure de l’écriture, qui n’existe pas dans d’autres disciplines créatives. Dans la conscience collective, l’écriture est réservée à certains, ceux qui savent la manier, des écrivains, des Baudelaire, Hugo ou autre Rimbaud… Or si certains ont effectivement un talent hors du commun, cela ne rend absolument pas l’écriture inaccessible aux autres. Nous avons tous appris à écrire, nous sommes tous capables de participer à un atelier d’écriture. Mais cet enseignement que nous avons reçu de l’écriture, qui attendait de nous que nous respections des règles contraignantes, que nous ne fassions pas de fautes d’orthographe et qui nous récompensait de notes ; cet enseignement a créé dans nos inconscients une certaine anxiété et par conséquent, un empêchement. Cet échec que nous sommes nombreux à avoir ressenti en milieu scolaire, n’a pas vraiment d’alternative. La plupart des gens s’empêchent donc d’écrire, se sentant totalement illégitime. Aussi, pour donner envie au public de pousser la porte d’une toute première séance, il faut sans aucun doute prendre le temps en amont d’expliquer qu’un atelier d’écriture ne ressemble en rien à la pratique de l’écriture en milieu scolaire.
En tant qu’animatrice je ne m’attache pas à apporter des corrections grammaticales ou orthographiques, ni à juger la qualité d’un écrit. Mon rôle est de faire sentir aux gens qu’ils sont capables de produire un texte et qu’ils peuvent reconquérir cette capacité à le faire, avec plaisir et amusement. En atelier d’écriture, la performance n’existe pas et chacun est invité à se libérer de la perfection illusoire. La bienveillance de l’animatrice et du groupe permet à l’écriture d’enfin s’émanciper. Au fil des séances, une forme émerge pour chaque « écrivant » et petit à petit s’impose. C’est là que la magie opère et c’est en cela que je trouve personnellement qu’écrire en atelier, relève de l’expérience existentielle. On ne sort pas indemne d’un atelier d’écriture.

Comment se déroule un atelier d’écriture ?
Un atelier classique dure environ deux heures mais il peut être plus long, sous forme de stage, à la demi-journée, journée, semaine…
Il y a en première partie de séance un moment d’écriture. Je soumets au groupe un thème d’écriture. Ce n’est pas une consigne : c’est une piste qui facilitera l’entrée en écriture. « L’écrivant » peut s’éloigner ou abandonner le thème à sa guise : le thème sert de prétexte à écrire.

Personne ne peut être hors-sujet puisqu’en atelier, on peut écrire ce que l’on veut.
Après le temps de l’écriture, c’est le temps de l’écoute et du partage. Chaque « écrivant » lit sa production qui fera l’objet d’une prise de parole de ma part et des autres participants s’ils le souhaitent. Aucun jugement n’est porté sur le texte lu. Ma prise de parole a simplement pour but d’indiquer à la personne, qu’elle a été capable d’écrire. Et c’est là qu’un processus commence à opérer. L’autre par son écoute bienveillante, fait comprendre à « l’écrivant » qu’il peut écrire. Petit à petit, il reprend confiance et c’est ainsi qu’au fil des séances il comprendra que se faire confiance, libère sa créativité et son imagination.
Pour conclure : OSER l’écriture
Pour trouver son écriture, il faut ainsi OSER. Oser venir à la première séance, oser perdre les repères de l’enseignement, oser lire ses écrits face à un groupe. Nous sommes tous enfermés dans une représentation scolaire de l’écriture. L’atelier d’écriture donne à « l’écrivant » les moyens de sortir de cet enfermement. Il réconcilie le public avec l’écriture, il apporte en quelque sorte un soin sur une frustration ou une mise en échec. En ce sens, il permet un développement personnel. Pour tout cela, je pense avec conviction que l’atelier d’écriture est d’utilité publique.

Pratiqué auprès d’un public jeune, il permet de désacraliser l’écriture et d’associer la pratique avec l’amusement et le plaisir.
Auprès d’un public fragile, l’écriture se fait soin, permet de s’évader un moment, de poser des mots sur des maux, d’accomplir quelque chose pour soi et donc de s’apporter un peu de tendresse.
Les groupes d’adultes accueillis dans le cadre des médiathèques et bibliothèques, trouvent dans l’atelier, un moment de cohésion et de convivialité au cours duquel ils s’échappent de leurs préoccupations pour se reconnecter avec leur imagination et leur créativité. Certains d’entre eux trouvent dans l’atelier, la motivation d’aller au bout d’un rêve enfoui : écrire un livre par exemple.
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Claire Larquemain Ecriture
