J’écris pour vendre des livres (non je déconne)

Claire Larquemain participe à des salons littéraires

A quel moment faut-il se bouger les fesses pour vendre ses livres ? Est-ce qu’on doit être commercial quand on est auteur ? Participer à des salons c’est intéressant ? Et puis ? Est-ce qu’on écrit pour vendre des livres d’abord ? A l’occasion des deux derniers salons littéraires que j’ai pu faire dans la Manche en octobre, je te propose cette petite réflexion …

Etre auteur : prendre son bâton de pèlerin ?

Comme beaucoup d’auteurs, j’essaie de me faire connaître . Je partage des trucs sur les réseaux sociaux, je donne des infos sur les livres que j’ai publiés etc. pour tout vous dire : je fais le minimum salarial. J’en vois des écrivains formidables qui publient tous les jours sur instagram, des réels, des contenus où ils se mettent personnellement en scène et t’invitent à commander leur livre « comme il faut » avec le bon « call-to-action ». Whaou. Est-ce que ça marche ? Parce que souvent, je les trouve sacrément culottés et commerçants. Rien à voir avec moi. Bon disons-le, c’est entre autre pour cela que j’ai absolument voulu publier à compte d’éditeur et non à compte d’auteur ou en auto-édition. Il est vrai que quand tu t’auto-édites, tu te retrouves à tout faire toi-même : relecteur, correcteur, éditeur, diffuseur, commercial, attaché de presse et même distributeur. Moi (et on en reparlera une autre fois) je pense qu’il y a des gens en France, dont c’est véritablement le métier d’être un maillon de la chaîne du livre et qui bossent beaucoup mieux que moi. Aussi, sache que si tu trouves une maison d’édition, celle-ci fera la mise en page de ton livre, le corrigera, gèrera la partie communication et marketing et travaillera avec un diffuseur pour que ton livre arrive dans certaines librairies.

Les salons littéraires, est-ce que ça vaut le coup ?

Je les vois les écrivains blasés : tête dans la main, coude sur la table, yeux baissés sur le portable ou sur une vague occupation. Je peux comprendre qu’à force de faire une douzaine de salons dans l’année, ils puissent ressentir une lassitude. Mais bon, je les vois aussi faire leur compte en partant, soupirer et se plaindre de ne pas avoir vendu de livres.

Faire un salon quand on est assis derrière sa petite table : ce n’est pas évident. On se confronte au public, public qui bien souvent préfère éviter de croiser ton regard ou de s’approcher trop de tes livres au risque de se montrer déjà trop engageant… Il ne manquerait plus qu’il réponde à ton bonjour et je te raconte même pas l’effet que cela peut produire d’essayer d’entamer une discussion avec lui. Oui clairement, en salon, certains visiteurs sont là un peu par hasard et ont véritablement peur de se retrouver à pas savoir comment dire non à un auteur qui tente de lui signer son livre…

Les salons que j’ai pu faire sont sur inscription. C’est-à-dire que pour avoir une table, il faut en tant qu’auteur payer et payer aussi son repas (sauf si on décide de ne pas manger ou d’apporter son sandwich, mais moi, j’aime manger). Aussi l’objectif est tout de même de parvenir à rembourser ces quelques frais. Donc évidemment lorsqu’un auteur ne fait aucune vente, il a perdu de l’argent en se déplaçant. Et au prix de l’essence en ce moment… Donc je comprends effectivement l’enjeu des salons pour certains.

Cependant, qu’on se le dise …

On n’écrit pas pour vendre des livres

Et non.

Attention, ce qui va suivre va peut-être te faire saigner des yeux… (je plaisante).

On écrit parce qu’on aime terriblement ça. Ecrire. Si tu as encore le fantasme de l’écrivain qui gagne sa vie en publiant des bouquins, je t’arrête. Oui c’est bien un fantasme. Bon évidemment il y a ces écrivains qui parviennent à vendre des millions de livres et à ne plus avoir de boulot alimentaire. Dans un article d’Usbek&Rica, je lis :

Selon le Rapport Donnat réalisé pour le Ministère de la Culture, 40 % des écrivains vivent avec un revenu en-dessous du SMIC. Dans le même temps, 90 % des nouvelles références de ces dix dernières années sont des livres qui se sont vendus à moins de cent, voire de dix exemplaires.  https://usbeketrica.com/fr/article/il-n-est-pas-sur-que-dans-quelques-decennies-nous-soyons-encore-capables-de-lire-des-classiques

Voilà, voilà…

Moi j’écris parce que j’ai quelque chose à exprimer et parce que l’écriture est pour moi une pulsion qui s’impose à moi de manière irrespressible. Je me sens bien, heureuse quand je suis parvenue à formuler ce que je voulais dire…

Alors… Je ne fais pas cinquante salons littéraires dans l’année, mais je choisis d’en faire un ou deux, pas trop loin de chez moi. Ma motivation première : est de rencontrer des gens. Des auteurs (il y en a des vraiment sympas et des pas blasés) et puis des lecteurs. J’essaie de leur adresser la parole délicatement, pour ne pas qu’ils se sentent agressés ou obligés de feuilleter mes livres. Et. Quand le contact est établi. Franchement c’est un vrai bonheur d’échanger avec eux. En fait, cela résume très bien pourquoi j’aime tant aller vers les gens en tant qu’auteure mais aussi en tant qu’animatrice d’ateliers d’écriture : les rencontres. Celles que je n’aurais pas faites autrement. Ecrire des livres, c’est aimer les gens. De mon point de vue.

Et toi ? Pourquoi tu écris des livres ?

Psssst… Si tu te demandes ce que j’ai bien pu écrire comme best-seller : La cabane aux éditions Le Chat Polaire et Road trip sur le littoral du Cotentin aux éditions Big Red One Editions. A venir : un livre chez City Editions.

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